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L’arthrite : Une approche intégrative

L’arthrite est l’ensemble des troubles qui provoquent des douleurs, des gonflements, et des raideurs au niveau des articulations, et qui entraînent un handicap. Selon l’Agence de la santé publique du Canada, l’arthrite affecterait 16 % des Canadiens âgés de plus de 15 ans [1]. L’arthrite est classifiée en différents types tels que l’arthrose (l’arthrite provoquée par l’usure), l’arthrite rhumatoïde ou encore des arthrites auto-immunes, juvéniles, le lupus érythémateux disséminé (LED), ou la goutte. La douleur et les lésions articulaires associées à l’arthrite sont causées par la présence d’une inflammation non contrôlée et la dégénérescence du cartilage. L’objectif du traitement consiste donc à réduire l’inflammation et à encourager le rétablissement articulaire.

Le rôle de l’alimentation

Des facteurs alimentaires peuvent constituer des déclencheurs inflammatoires. Des altérations de la fonction digestive, en particulier le développement d’une hyperméabilité intestinale, ont été identifiées dans un certain nombre de troubles inflammatoires chroniques, notamment la fibromyalgie, l’arthrite juvénile, le lupus, et la spondylarthrite ankylosante (SA) [2][3][4]. Lorsque la fonction de la barrière intestinale est altérée, les protéines alimentaires qui sont habituellement maintenues dans la lumière intestinale pour être digérées avant leur absorption passent dans le flux sanguin. Ces macromolécules non digérées sont alors reconnues par le corps comme des éléments étrangers, provoquant ainsi une réaction immunitaire et le développement d’une hyperactivité du système immunitaire. Des études sur des patients atteints de fibromyalgie indiquent des taux plus élevés d’intolérance au gluten [5], tandis que des études sur des patients atteints d’arthrite rhumatoïde indiquent des niveaux accrus d’anticorps spécifiques à certains aliments dans le fluide intestinal [6]. Les aliments concernés incluaient des protéines de lait de vache (alpha-⁠lactalbumine, bêta-⁠lactoglobuline, caséine), de céréales, d’œuf de poules (ovalbumine), de morue, et de viande de porc [6].

Le fait d’éviter les protéines responsables de cette inflammation s’avère utile pour atténuer les symptômes de l’arthrite et d’autres maladies auto-immunes.

D’où la recommandation de suivre un régime sans gluten et sans produits laitiers dans le cadre d’un traitement contre l’arthrite.

Certains suppléments pourraient être bénéfiques

Il existe une approche en quatre volets qui permet d’atteindre des résultats cliniques optimums avec des patients atteints de divers types d’arthrite. Cette approche fait appel à des produits de santé naturels qui agissent distinctement afin de soulager la douleur et l’inflammation. Lorsqu’ils sont combinés, cela peut avoir un impact profond sur les douleurs articulaires. Les quatre composantes de cette méthode sont la modulation immunitaire, l’action anti-inflammatoire, l’amélioration de l’intégrité des structures articulaires, et l’approche enzymatique.

L’objectif de modulation immunitaire repose avant tout sur deux interventions essentielles à base de probiotiques [7][8][9] et de vitamine D [10][11][12]. En plus de leurs nombreux autres effets positifs sur la santé, les probiotiques et la vitamine D ont été associés à une amélioration de la douleur et d’autres paramètres chez les personnes souffrant d’arthrite. La vitamine D et les probiotiques méritent le titre de « modulateurs immunitaires », car ils produisent un impact clinique très particulier. Ils agissent comme des « adaptogènes immunitaires », ce qui signifie qu’ils atténuent des processus immunitaires à l’origine de la maladie auto-immune, et que simultanément ils intensifient la réponse immunitaire anti-infectieuse. Vitamine D et probiotiques améliorent ainsi les symptômes de l’arthrite, tout en réduisant les probabilités de contracter un rhume ou une grippe ; et si cela se produit, ils permettent de réduire la gravité et la durée de l’infection.

De nombreux produits de santé naturels ont fait leurs preuves en tant qu’anti-inflammatoires. Les choix les plus adaptés pour la gestion des douleurs arthritiques incluent les omégas-⁠3 [13][14][15], la boswellie [16], et la curcumine [17]. Sur le plan physiologique, les cellules du système immunitaire utilisent de l’acide arachidonique pour créer des cytokines et des eicosanoïdes (molécules du système immunitaire similaires à des hormones), lesquels sont de puissants facteurs d’inflammation. En amont de leurs voies métaboliques se trouvent deux enzymes, la cyclooxygénase et la lipoxygénase, qui conditionnent la transformation de l’acide arachidonique en ses sous-produits hautement inflammatoires.

La boswellie et la curcumine agissent en inhibant ces deux enzymes. Quant aux omégas-⁠3, ils agissent en remplaçant le substrat au niveau de la membrane cellulaire, ce qui aboutit au transit de certains AEP et ADH par ces deux enzymes, avec comme résultat des produits anti-inflammatoires, au lieu de proinflammatoires.

Pour ce qui est de l’aspect structurel de cette approche intégrative, ce sont la glucosamine et la chondroïtine qui aident à renforcer les tissus articulaires. Les études humaines à leur sujet sont très approfondies. Il a notamment été démontré qu’elles permettent de réduire la douleur [18] et les marqueurs d’inflammation dans la circulation sanguine [19], et qu’elles induisent un ralentissement de la progression de l’arthrite tout en aidant la réparation des dommages causés par l’arthrite dans les espaces articulaires [20].

La dernière composante de cette approche plurielle est enzymatique. Un très grand nombre d’études contrôlées démontrent qu’une supplémentation orale en enzymes digestives, en l’occurrence protéolytiques, induit des bienfaits importants en termes de contrôle de la douleur [21][22][23].

Discussion

Alors que l’arthrite est largement répandue, que les douleurs arthritiques peuvent être particulièrement handicapantes, et compte tenu des effets secondaires qui accompagnent les traitements conventionnels, il n’est pas étonnant qu’une approche intégrative basée sur l’alimentation et des produits de santé naturels bénéficie d’une certaine attention. Si l’alimentation et les produits naturels peuvent individuellement apporter des bienfaits modérés pour les personnes souffrant d’arthrite, leur combinaison dans une approche globale intégrée peut grandement amplifier leurs effets.

Synthèse de l’approche intégrée pour la gestion de l’arthrite

Intervention

Mécanisme

Régime strict sans gluten ni produits laitiers

Éliminer les protéines alimentaires mises en cause de façon récurrente dans le développement et la progression de l’hyperméabilité intestinale.

Combinaison synergique de suppléments

Probiotiques, vitamine D

Modulation immunitaire

Omégas-⁠3, boswellie, curcumine

Anti-inflammatoire

Glucosamine, chondroïtine

Structurel

Enzymes digestives protéolytiques

Enzymatique

Références

  1. Agence de la santé publique du Canada. Vivre avec l’arthrite au Canada: Un défi de santé personnel et de santé publique. Chaptitre un: Qu’est-ce que l’arthrite et dans quelle mesure est-elle répandue? https://www.canada.ca/fr/sante-publique/services/maladies-chroniques/arthrite/vivre-arthrite-canada-defi-sante-personnel-sante-publique/chapitre-un-est-ce-que-arthrite-et-dans-quelle-mesure-est-elle-repandue.html · Mise à jour le 2011-⁠11-⁠10.
  2. Goebel, A., et autres. « Altered intestinal permeability in patients with primary fibromyalgia and in patients with complex regional pain syndrome. » Rheumatology, Vol. 47, No. 8 (2008): 1223–1227.
  3. Picco, P., et autres. « Increased gut permeability in juvenile chronic arthritides. A multivariate analysis of the diagnostic parameters. » Clinical and Experimental Rheumatology, Vol. 18, No. 6 (2000): 773–778.
  4. Fresko, I., et autres. « Intestinal permeability in Behçet’s syndrome. » Annals of the Rheumatic Diseases, Vol. 60, No. 1 (2001): 65–66.
  5. Tovoli, F., et autres. « Fibromyalgia and coeliac disease: a media hype or an emerging clinical problem? » Clinical and Experimental Rheumatology, Vol. 31, No. 6 Suppl. 79 (2013): S50–S52.
  6. Hvatum, M., et autres. « The gut-joint axis: Cross reactive food antibodies in rheumatoid arthritis. » Gut, Vol. 55, No. 9 (2006): 1240–1247.
  7. Kim, J., et autres. « Clinical effect of IRT-⁠5 probiotics on immune modulation of autoimmunity or alloimmunity in the eye. » Nutrients, Vol. 9, No. 11 (2017): E1166.
  8. Zamani, B., et autres. « Clinical and metabolic response to probiotic supplementation in patients with rheumatoid arthritis: a randomized, double-blind, placebo-controlled trial. » International Journal of Rheumatic Diseases, Vol. 19, No. 9 (2016): 869–879.
  9. Vaghef-Mehrabany, E., et autres. « Probiotic supplementation improves inflammatory status in patients with rheumatoid arthritis. » Nutrition, Vol. 30, No. 4 (2014): 430–435.
  10. Lin, J., et autres. « Serum vitamin D level and rheumatoid arthritis disease activity: Review and meta-analysis. » PLoS One, Vol. 11, No. 1 (2016): e0146351.
  11. Herly, M., et autres. « The D-⁠vitamin metabolite 1,25(OH)2 D in serum is associated with disease activity and anti-citrullinated protein antibodies in active and treatment naïve, early rheumatoid arthritis patients. » Scandinavian Journal of Immunology, Vol. 88, No. 3 (2018): e12704.
  12. Zheng, S., et autres. « Maintaining vitamin D sufficiency is associated with improved structural and symptomatic outcomes in knee osteoarthritis. » The American Journal of Medicine, Vol. 130, No. 10 (2017): 1211–1218.
  13. Goldberg, R.J., et J. Katz. « A meta-analysis of the analgesic effects of omega-3 polyunsaturated fatty acid supplementation for inflammatory joint pain. » Pain, Vol. 129, No. 1–2 (2007): 210–223.
  14. Li, K., et autres. « Effect of marine-derived n-⁠3 polyunsaturated fatty acids on C-⁠reactive protein, interleukin 6 and tumor necrosis factor α: A meta-analysis. » PLoS One, Vol. 9, No. 2 (2014): e88103.
  15. Miles, E.A., et P.C. Calder. « Influence of marine n-⁠3 polyunsaturated fatty acids on immune function and a systematic review of their effects on clinical outcomes in rheumatoid arthritis. » The British Journal of Nutrition, Vol. 107, Suppl. 2 (2012): S171–S184.
  16. Sengupta, K., et autres. « Comparative efficacy and tolerability of 5-⁠Loxin® and Aflapin® against osteoarthritis of the knee: A double blind, randomized, placebo controlled clinical study. » International Journal of Medical Sciences, Vol. 7, No. 6 (2010): 366–377.
  17. Belcaro, G., et autres. « Efficacy and safety of Meriva®, a curcumin-phosphatidylcholine complex, during extended administration in osteoarthritis patients. » Alternative Medicine Review, Vol. 15, No. 4 (2010): 337–344.
  18. Zeng, C, et autres. « Effectiveness and safety of glucosamine, chondroitin, the two in combination, or celecoxib in the treatment of osteoarthritis of the knee. » Scientific Reports, Vol. 5 (2015): 16827.
  19. Navarro, S.L., et autres. « Differences in serum biomarkers between combined glucosamine and chondroitin versus celecoxib in a randomized, double-blind trial in osteoarthritis patients. » Anti-inflammatory & Anti-allergy Agents in Medical Chemistry, Vol. 19, No. 2 (2020): 190–201.
  20. Lee, YH, et autres. « Effect of glucosamine or chondroitin sulfate on the osteoarthritis progression: A meta-analysis. » Rheumatology International, Vol. 30, No. 3 (2010): 357–363.
  21. Klein, G., et autres. « Efficacy and tolerance of an oral enzyme combination in painful osteoarthritis of the hip. A double-blind, randomised study comparing oral enzymes with non-steroidal anti-inflammatory drugs. » Clinical and Experimental Rheumatology, Vol. 24, No. 1 (2006): 25–30.
  22. Brien, S., et autres. « Bromelain as an adjunctive treatment for moderate-to-severe osteoarthritis of the knee: A randomized placebo-controlled pilot study. » QJM, Vol. 99, No. 12 (2006): 841–850.
  23. Akhtar, N.M., et autres. « Oral enzyme combination versus diclofenac in the treatment of osteoarthritis of the knee—A double-blind prospective randomized study. » Clinical Rheumatology, Vol. 23, No. 5 (2004): 410–415.