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Mieux se nourrir : La pleine conscience à la rescousse

La faim fait écho à notre biologie. Pourtant, la biologie peut nous jouer des tours, et il arrive que nous ne puissions pas compter sur la sensation de satiété pour arrêter de manger. Les niveaux de l’hormone leptine (l’hormone de satiété) dépendent de plusieurs facteurs, notamment génétiques, mais ils ne changent pas immédiatement après avoir assez mangé. Il est alors possible de faire appel à la pleine conscience afin de manger raisonnablement.

En 2019 au Québec, 40 % des adultes de 18 à 74 ans présentaient un tour de taille considéré par l’Organisation mondiale de la Santé comme étant à risque de maladies cardiaques, d’hypertension, ou de diabète de type 2. Aussi en 2019, 2,3 millions d’adultes souffraient d’obésité abdominale, soit deux fois plus qu’en 1990. L’obésité, si elle n’est pas maîtrisée, implique une espérance de vie réduite de plusieurs années.

Mais ce n’est pas tant que les personnes affectées manquent de jugement ; c’est aussi le fait de cette excentricité de notre système de signalisation qui fait que l’estomac se sent comme un puits sans fond. De plus, manger vite aggrave les problèmes, car il est alors bien plus probable que nous ayons ingéré beaucoup trop avant même de nous sentir rassasiés. La suralimentation ajoute un autre problème : elle étire l’estomac, et cela conditionne le corps à contenir plus de nourriture avant que la sensation d’être plein ne se fasse sentir.

Je pense que vous avez compris : n’attendez pas de vous sentir rassasié pour arrêter de manger. Décidez avant de vous asseoir à table quels plats et combien de chacun vous allez manger, et respectez vos décisions. Cette démarche volontariste vous permettra de manger non seulement la bonne quantité, mais aussi un repas équilibré.

Depuis plusieurs années, je donne des cours d’entraînement à la pleine conscience, et le temps du repas fait intégralement partie de ma pratique, comme n’importe quel moment de la journée. La pleine conscience nécessite aussi de la connaissance. Dans ce cas, la connaissance est, par exemple, de savoir que la leptine, l’hormone de la satiété, prend son temps pour entrer en jeu. Alors, fiez-vous au menu que vous avez planifié pour votre repas, et mangez pour des raisons sensées plutôt que sensorielles. Écoutez votre voix intérieure avec discrétion. Souvent, pendant les repas, mon estomac me dit : « Mange encore, j’ai faim », jusqu’au moment où il change son fusil d’épaule et me dit : « Oh, tu t’empiffres, tu as trop mangé ! » Il n’a pas l’habitude de dire : « Je suis agréablement plein, tu peux arrêter. » C’est la voix de la pleine conscience qui me dit cela.

Heureusement, notre voix intérieure est plus que juste la voix de notre estomac ; et c’est elle qui anime notre volonté de garder un poids santé et qui contribue au plaisir d’avoir suffisamment et bien mangé, plutôt que d’être alourdi après un repas.

Par ailleurs, la pleine conscience s’impose aussi en magasinant. Chacun de nous doit trouver son propre chemin dans la jungle des vieilles habitudes, mais aussi des intérêts commerciaux avides de profits qui font la promotion des aliments malsains. Être futé quant à nos achats est d’autant plus nécessaire de nos jours, où le supermarché moyen contient désormais une gamme éblouissante de plus de 40 000 articles. Contrairement aux anciennes sociétés tribales, où tout le monde mangeait le même régime traditionnel, nos choix alimentaires sont devenus incroyablement vastes ; et il faut un minimum de connaissances pour naviguer dans ces allées de supermarché soigneusement empilées de tentations. Magasiner en conscience implique en l’occurrence de lire attentivement la liste des ingrédients de chaque produit, voire d’effectuer quelques recherches. Si le recto des produits affiche le battage publicitaire pour nous inciter à les acheter, le verso est l’endroit où se trouvent des informations cruciales pour votre santé, souvent en petits caractères — alors, prêtez-y attention !

Magasiner en conscience, c’est aussi faire la part belle aux produits de saison, locaux, éventuellement biologiques. Les marchés locaux offrent des produits moins transformés et généralement à plus haute valeur nutritionnelle. S’y rendre volontairement contribue aussi au bien-être de la société locale et encourage l’agriculture durable.

Néanmoins, j’ai appris à mes dépens que, bien qu’essentiel, manger et magasiner en pleine conscience ne sont pas suffisants. J’ai dû subir trois opérations pénibles au niveau des gencives avant de me rendre compte que prendre un supplément de coenzyme Q10 aide à garder les gencives en santé. Je la prends depuis 15 ans, et je n’ai plus de problèmes avec mes gencives. La coenzyme Q10 fait partie d’une demi-douzaine de suppléments que je prends régulièrement, comme les omégas-3, de la vitamine C, et — en hiver — de la vitamine D. Les suppléments s’imposent pour plusieurs raisons telles que le manque de soleil en hiver, nos pratiques agricoles qui appauvrissent les sols et la valeur nutritive des récoltes, et les besoins spécifiques de notre corps, entre autres.

Que ce soit devant notre assiette ou en magasinant, la pleine conscience est un outil simple pour mieux se nourrir.

Joseph Emet

Joseph Emet enseigne la méditation et la pleine conscience. Il est l’auteur de deux livres publiés par Le Jour : En Pyjama avec Bouddha, préfacé par Thich Nhat Hanh, et Sourire comme Bouddha.

pleineconscience.ca