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N-Acétylcysteine (NAC) : Un antioxydant polyvalent

La N-acétylcystéine (NAC) est un dérivé N-acétylé de l’acide aminé ʟ-⁠cystéine, et un précurseur du glutathion (GSH) dans l’organisme, lequel protège les tissus vulnérables et favorise la détoxication [1]. Le glutathion étant généralement mal absorbé par voie orale, on utilise de préférence la NAC pour augmenter sa concentration. La supplémentation en NAC a été étudiée pour divers usages, notamment pour la protection du foie et des reins, bien sûr, mais aussi comme expectorant, pour améliorer la sensibilité à l’insuline dans diverses affections métaboliques, comme antioxydant pour favoriser la fécondité, ainsi que dans le domaine de la santé psychique [1–17]. Cet article recense quelques-unes des données concernant la NAC en rapport avec ces affections.

Effets hépatoprotecteurs

La N-⁠acétylcystéine (NAC) est bien connue pour le traitement de l’intoxication au paracétamol (Tylenol®). Une surdose de paracétamol peut en effet provoquer une insuffisance hépatique aiguë, laquelle peut s’avérer mortelle. La FDA a validé la NAC comme traitement des doses potentiellement hépatotoxiques de paracétamol, car son efficacité est proche de 100 % si elle est administrée dans les huit heures suivant l’ingestion [1][2][6]. La NAC s’est aussi révélée efficace contre l’hépatotoxicité non liée au paracétamol. Dans une étude menée auprès de 80 patients souffrant d’insuffisance hépatique aiguë non provoquée par le paracétamol, la NAC en injection intraveineuse a été comparée à un placébo. Au cours de cette étude, la mortalité fut de 28 % chez les patients recevant de la NAC contre 53 % chez ceux du groupe placébo [3]. Parmi les survivants, on observait aussi une durée d’hospitalisation plus courte, indiquant un meilleur rétablissement [3].

Des études ont également montré que la NAC pourrait aussi avoir un effet protecteur sur les reins [4][5]. Une étude randomisée portant sur des patients atteints de bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO) qui devaient recevoir un pontage coronarien a révélé qu’une supplémentation à 900 mg par jour pendant sept jours avant le pontage a permis de réduire considérablement les taux de lactate, d’ammoniaque, de créatinine, et d’azote uréique sanguins, des marqueurs de lésions hépatiques et rénales [4]. Enfin, en tant que précurseur ou prodrogue du glutathion, la NAC aide à éliminer les radicaux libres, lie en complexes les ions métalliques, et favorise les processus de détoxification [1].

Effets expectorants

La NAC contient une double liaison sulfure qui lui permet de décomposer et de fluidifier le mucus, facilitant son expulsion des poumons. L’utilisation de la NAC est approuvée pour les affections impliquant une sécrétion anormale de mucus, telles que « pneumonie, bronchite, mucoviscidose, trachéotomie, complications pulmonaires postopératoires, affections thoraciques post-traumatiques, et pour supprimer les bouchons muqueux avant une bronchoscopie diagnostique » [6]. Une étude a montré que la supplémentation en NAC auprès de patients atteints de BPCO permet de limiter l’hospitalisation et d’améliorer le fonctionnement pulmonaire [6]. Dans un essai prospectif, une supplémentation par voie orale avec 600 mg de NAC deux fois par jour pendant un an a été associée à une amélioration du fonctionnement pulmonaire (VEMS, VEMS% prédit), de la mesure des symptômes respiratoires, et du résultat à un test de marche de six minutes chez un sous-groupe de patients atteints de BPCO [7].

De plus, bien que la NAC ne soit pas un antibiotique, elle possède des propriétés antimicrobiennes grâce à sa capacité à décomposer les biofilms bactériens, des membranes que les bactéries sécrètent autour d’elles pour « se cacher » du système immunitaire et éviter la destruction [1]. Les biofilms sont considérés comme l’un des mécanismes expliquant la persistance des infections chroniques.

Effets neuroprotecteurs

La NAC peut franchir la barrière hématoencéphalique et possède une bonne biodisponibilité. En raison des effets neuroprotecteurs de la NAC, de multiples essais cliniques ont été entrepris sur des humains pour étudier ses propriétés dans le traitement de nombreux troubles psychiques courants dont la schizophrénie, les troubles bipolaires, la dépression, la maladie d’Alzheimer, l’autisme, et la toxicomanie (cannabis et cocaïne) [8]. Dans une étude randomisée, des patients schizophrènes supplémentés avec 1 000 mg de NAC deux fois par jour ont obtenu une amélioration significative sur l’Échelle des symptômes positifs et négatifs (PANSS), sur l’Impression clinique globale (CGI), et pour l’akathisie [9]. Dans une étude similaire avec des patients souffrant de troubles obsessionnels compulsifs (TOC), la supplémentation en NAC a été associée à une amélioration significative du score moyen sur l’Échelle de Yale-Brown, sur l’Échelle de gravité de la maladie, et à l’Impression clinique globale [10]. Au total, 52,6 % des patients recevant de la NAC ont montré une « réponse complète », contre 15 % des patients du groupe placébo [10]. Chez des patients bipolaires, une supplémentation à 1 000 mg deux fois par jour a été associée, après huit semaines, à une amélioration significative des symptômes sur plusieurs échelles d’évaluation, par rapport au placébo [11]. Enfin, un essai randomisé chez des patients dépendants au cannabis a révélé qu’une supplémentation quotidienne de 2400 mg de NAC pendant huit semaines a plus que doublé leurs chances d’avoir un test urinaire négatif au cannabis après huit semaines [12].

Développement de la fécondité

Pour finir, la NAC s’est révélée avoir un rôle clé pour améliorer la fécondité, tant chez les hommes que chez les femmes [13][14]. On a pu montrer qu’une supplémentation en NAC et en citrate de clomifène augmentait l’épaisseur de l’endomètre ainsi que le taux d’ovulation et de grossesse chez des femmes atteintes du syndrome des ovaires polykystiques (SOPK) [14]. La NAC aurait un effet antioxydant protégeant l’ovule et les spermatozoïdes des lésions, et réduirait également la résistance à l’insuline, qui peut être une cause de stérilité aussi bien chez les femmes atteintes du SOPK que chez les hommes présentant des paramètres spermatiques déficients [13][15]. La supplémentation en NAC a augmenté — chez des hommes souffrant de stérilité idiopathique — la quantité, la motilité, et la viscosité du sperme, tout en améliorant ses propriétés antioxydantes [16]. Une étude similaire a révélé des bénéfices concernant les hormones, dont la FSH et la testostérone, ainsi qu’une « amélioration de tous les paramètres spermatiques » [17].

Conclusion

Nous voyons en conclusion que la supplémentation en N-acétylcystéine peut être efficace contre diverses affections, comme les troubles hépatiques et rénaux, la BPCO, les problèmes respiratoires, les troubles cérébraux ou neurologiques, ainsi que la stérilité masculine et féminine. La posologie de la NAC est généralement comprise entre 1 000 et 2 000 mg par jour.

Références

  1. Pei, Y., et autres. « Biological activities and potential oral applications of N-acetylcysteine: Progress and prospects. » Oxidative medicine and cellular longevity, Vol. 2018 (2018): 2835787.
  2. Heard, K., et autres. « A single-arm clinical trial of a 48-hour intravenous N-⁠acetylcysteine protocol for treatment of acetaminophen poisoning. » Clinical toxicology (Philadelphia, Pa.), Vol. 52, N° 5 (2014): 512–518.
  3. Nabi, T., et autres. « Role of N-⁠acetylcysteine treatment in non-acetaminophen-induced acute liver failure: A prospective study. » Saudi journal of gastroenterology, Vol. 23, N° 3 (2017): 169–175.
  4. Onk, D., et autres. « Assessment of renal and hepatic tissue-protective effects of N-⁠acetylcysteine via ammonia metabolism: A prospective randomized study. » Medical science monitor, Vol. 24 (2018): 1540–1546.
  5. He, G., et autres. « N-⁠Acetylcysteine for preventing of acute kidney injury in chronic kidney disease patients undergoing cardiac surgery: A metaanalysis. » The heart surgery forum, Vol. 21, N° 6 (2018): E513–E521.
  6. Ershad, M., and D. Vearrier. « N-⁠Acetylcysteine. » Dans : StatPearls [Internet]. Treasure Island (FL), StatPearls Publishing; 2019 Jan- [Mis à jour le 2019-⁠03-⁠19]. Disponible à http://www.ncbi.nlm.nih.gov/books/NBK537183/.
  7. Zhang, J.Q., et autres. « Effect of oral N-⁠acetylcysteine on COPD patients with microsatellite polymorphism in the heme oxygenase-⁠1 gene promoter. » Drug design, development and therapy, Vol. 9 (2015): 6379–6387.
  8. Naveed, S., et autres. « Use of N-⁠acetylcysteine in psychiatric conditions among children and adolescents: A scoping review. » Curēus, Vol. 9, N° 11 (2017): e1888.
  9. Berk, M., et autres. « N-⁠Acetyl cysteine as a glutathione precursor for schizophrenia—A double-blind, randomized, placebo-controlled trial. » Biological psychiatry, Vol. 64, N° 5 (2008): 361–368.
  10. Afshar, H., et autres. « N-⁠Acetylcysteine add-on treatment in refractory obsessive-compulsive disorder: A randomized, double-blind, placebo-controlled trial. » Journal of clinical psychopharmacology, Vol. 32, N° 6 (2012): 797–803.
  11. Berk, M., et autres. « N-⁠Acetyl cysteine for depressive symptoms in bipolar disorder—A double-blind randomized placebo-controlled trial. » Biological psychiatry, Vol. 64, N° 6 (2008): 468–475.
  12. Gray, K.M., et autres. « A double-blind randomized controlled trial of N-⁠acetylcysteine in cannabis-dependent adolescents. » The American journal of psychiatry, Vol. 169, N° 8 (2012): 805–812.
  13. Salehpour, S., et autres. « N-⁠Acetylcysteine as an adjuvant to clomiphene citrate for successful induction of ovulation in infertile patients with polycystic ovary syndrome. » The journal of obstetrics and gynaecology research, Vol. 38, N° 9 (2012): 1182–1186.
  14. Maged, A.M., et autres. « The adjuvant effect of metformin and N-⁠acetylcysteine to clomiphene citrate in induction of ovulation in patients with polycystic ovary syndrome. » Gynecological endocrinology, Vol. 31, N° 8 (2015): 635–638.
  15. Giorgi, V.S., et autres. « N-⁠Acetyl-cysteine and ʟ-⁠carnitine prevent meiotic oocyte damage induced by follicular fluid from infertile women with mild endometriosis. » Reproductive sciences, Vol. 23, N° 3 (2016): 342–351.
  16. Ciftci, H., et autres. « Effects of N-⁠acetylcysteine on semen parameters and oxidative/antioxidant status. » Urology, Vol. 74, N° 1 (2009): 73–76.
  17. Safarinejad, M.R., et S. Safarinejad. « Efficacy of selenium and/or N-⁠acetyl-cysteine for improving semen parameters in infertile men: A double-blind, placebo controlled, randomized study. » The Journal of urology, Vol. 181, N° 2 (2009): 741–751.